Petite anecdote : un jour je discute avec un pote qui venait de s'offrir un ampli de la marque "Musical Fidelity" pour la modique somme de près de 5000€ (il y a 10 ans...). Forcément il me vante les caractéristiques de la bestiole (c'est vrai que c'est du très bon matos), puis il en vient au câblage. Et là il m'annonce avoir remplacé le câble d'alim de l'ampli par un truc improbable (genre : câble spatio-temporel à boucle de phase inversée, conducteurs en titane et isolation kevlar insensible aux balles d'AK-47 (et plus si affinités))
.
Et je suis demande : alors ça donne quoi ?
Le voilà parti dans les délires du "son des câbles" et bla bla bla, "tu ne peux pas comprendre", etc...
A la fin je l'arrête en lui demandant si pour rester cohérent avec son câble en abrutissium massif, il avait aussi remplacé les câbles de chez Casto qui courent dans les murs de sa maison, ainsi que toute la ligne jusqu'à la centrale EDF...
Après un long silence, je crois que ce jour-là, j'ai perdu un pote...
Dans le très haut de gamme (hors high end et les solutions DIY parfois de grande qualité), les spécifications techniques et les tarifs sont plus là pour flatter l'égo, que pour réellement apporter une différence notable à l'oreille (qui de toutes façons
est incapable de suivre).
Après, pour les amateurs (très fortunés), de de beaux objets et/ou de pièces uniques il y a un marché (avec par exemple des platines vinyles tarifées de 20 K€, à plus de 50 K€ [voire même beaucoup plus...
]).
Je n'ai jamais écouté ce type de matos (et serais curieux de pouvoir le faire), mais il y a fort à parier qu'un DAC lisant un fichier échantillonné en 24 Bits / 96 KHz, fasse largement mieux pour seulement quelques centaines d'Euros.
Pour en revenir au local d'écoute (et tu as raison de le préciser), il joue un rôle essentiel sur la restitution (c'est pour ça que très souvent le mixage est d'abord réalisé au casque, pour être ensuite diffusé sur les monitor de studio). Un studio d'enregistrement a subi un traitement acoustique complet nécessitant des solutions techniques parfois coûteuses (il faut le logiciel et surtout après investir dans les matériaux et les accessoires qui tous ne sont pas donnés (panneaux de Shroeder, Bass trap, diffuseurs quadratiques ou poly-cylindriques, etc...).
Au niveau d'un particulier (et sauf si l'on est un "fondu" du son), le traitement acoustique du local d'écoute n'est pas justifié ; en revanche sa
correction acoustique : oui (ne pas confondre traitement acoustique et correction acoustique ; voire isolation acoustique qui n'a rien à voir). Et celle-ci (la correction acoustique), peut souvent être mise en oeuvre à partir de solutions simples.
Aussi, avant d'investir dans du matos de folie qui coûte plusieurs blindes, il convient de faire un rapide état des lieux du local.
Ainsi, si vos enceintes sont placées dans un magnifique salon au design épuré et au sol carrelé : le minimum est déjà de placer un tapis épais au sol entre les enceintes et la position d'écoute.
Dès lors que vous avez placé le tapis (avant ce n'est pas la peine : votre acoustique est à chier...
), un simple test vous renseignera si vous avez du "flutter echo" : frappez dans vos mains : si vous entendez une sorte d'écho sec, bref, un peu comme une résonnance métallique : bingo !!! (et là je vous imagine tous après avoir lu ce thread, en train de vous ballader de pièce en pièce en frappant dans vos mains...
).
La meilleur manière de corriger le flutter echo est de faire en sorte que le plafond ne soit pas parallèle au sol (la pire des acoustiques se rencontre dans un cube ; voire un rectangle). Comme vous n'envisagez pas de monter un faux-plafond incliné au-dessus du canapé
, la deuxième solution par ordre d'efficacité, va être de suspendre un cadre muni d'un matériau absorbant en le désolidarisant du plafond à l'aide de tiges, ou mieux : de câbles.
Le souci est qu'à ce niveau de bricolage, le WAF va entrer en piste et vous convaincre de vendre vos "affreuses caisses" sur le bon Coin pour les remplacer par un casque (dans le meilleur des cas...) (WAF = Woman Acceptance Factor)
Une 3ème solution existe : le panneau acoustique (il en existe désormais des "pas trop moches" destinés à s'intégrer à une décoration.
Ces panneaux peuvent aussi se réaliser assez facilement à moindre coût (ce qui n'est pas le cas d'un panneau de Shroeder).
Vous voilà débarrassé du flutter écho (qui rend les voix humaines inintelligibles sur les BO de concerts par exemple).
Attention toutefois à ne pas abuser des solutions amortissantes car le risque est de transformer le local en chambre sourde où les sons seront étouffés et la musique sans vie.
Voilà déjà un bon début pour corriger l'acoustique de la pièce à peu de frais (sauf le prix du tapis) : vous pouvez désormais penser à l'achat des enceintes.
Les autres traitements à base de diffuseurs et autres solutions de correction viendront plus tard ; voire même n'auront pas d'utilité chez un amateur "lambda.
Concernant le choix des enceintes : il est évidemment très large en termes de type de caisses et de solutions techniques (bibliothèques, spécifiques Atmos intégrées ou non intégrées (Home cinéma), Bipolaires (Home cinéma), caisses "classiques" (plus larges que profondes), colonnes, enceintes à charge close avec ou sans haut parleur passif, enceintes BR (bass reflex), [position de l'évent du bass reflex : en façade ou au dos], enceintes à 1 voie (rares), 2 voies, 3 voies et plus, aigüs à compression avec pavillon, aïgus "classiques", enceintes panneau électrostatique, enceintes asservies ou pas (avec ou sans ampli intégré) : la liste est fort longue...
Ce qu'il faut retenir : le positionnement et l'orientation des enceintes sont primordiaux et influent grandement sur la qualité de restitution sonore. En fonction du type d'enceintes utilisées, le positionnement sera différent (l'orientation elle, ne varie guère sauf entre la Hifi et le Hc).
A savoir :
le placement des enceintes dans les angles de la pièce renforce les fréquences basses (voir plus loin : placement du caisson).
une enceinte BR avec évent à l'arrière doit être décaléé à 1m (minimum), du mur (mieux vaut le savoir avec des "bibliothèques").
Installation pour la Hifi :
Idéalement l'écartement théorique des enceintes et la distance de la position d'écoute doivent former un triange équilatéral dont la pointe centrale (face aux enceintes), est la position d'écoute. Les faces avant des enceintes doivent viser la position d'écoute.
Cette règle permet de pré-positionner les enceintes, mais le réglage doit encore être affiné en fonction de celles-ci (selon qu'elles soient très directionnelles ou très diffusantes). Si je prends l'exemple des Klipsch RF7-MKIII (ce n'est pas la même chose pour les MKII), contre toute attente, alors que l'aigü est une compression surmontée d'un pavillon (donc en théorie très directionnel), elles supportent voire même apportent un meilleur rendu, en ne visant pas la potition d'écoute, mais au contraire en s'éloignant un peu de celle-ci). Plusieurs essais sont à faire pour trouver le meileur espace sonore (il en va de même concernant l'écartement des enceintes : peu diffusante et trop écartées et vous aurez un "trou" au milieu de la scène sonore / trop rapprochées et vous perdrez en image stéréophonique (c'est aussi le cas dans une pièce trop petite où les enceintes vont se trouver trop près des murs latéraux (le cas chez moi...
).
Bon, déjà là si vous avez respecté l'ensemble de ce qui précède, ça doit déjà bien sonner, et la déception crée par l'essai réalisé à l'arrache au sortir du déballage de vos caisses n'est plus qu'un mauvais souvenir (remplacé par ce qui ressemble de plus en plus à ce que vous avez écouté en auditorium lors de leur achat...
).
Le découplage des enceintes : afin d'éviter de transmettre les vibrations de vos caisses à tout l'immeuble, tout en ayant des basses un peu "boomy", il est recommandé d'utiliser des pointes de découplage (généralement ces pointes sont livrées avec les enceintes à partir des modèles de milieu de gamme). Les pointes de découplage peuvent s'utiliser telles qu'elles sur du carrelage, mais doivent obligatoirement être associées à des coupelles (en acier), sur les autres type de revêtements (on imagine aisément pourquoi...).
Si l'on veut se passer des coupelles, là aussi une solution existe : le couple masse / amortissement (Kézako
?)
Voici comment j'ai installé les RF7 (c'était pareil avec les E-100) : 1 sandwich composé d'un carreau de céramique munis de patins en feutre pour le contact avec le plancher + une plaque de caoutchouc + un second carreau sur lequel repose l'enceinte (sans pointes de découplage).
Ma foi, ça fonctionne plutôt bien. Idéalement pour quelque chose de plus esthétique, je devrais aller chez un marbrier faire tailler et polir 2 pavés de marbre noir à la taille des socles des enceintes : ce serait parfait et très beau, mais bon...
Et on termine la partie Hifi par le positionnement du caisson pour celui qui souhaite en ajouter un (méthode également valable pour le H-cinéma)
Ce qu'il faut savoir : autant les hautes fréquences sont directives ; autant les basses fréquences ne le sont pas.
Ainsi, votre oreille saura identifier d'où provient le son aigü d'une flute ; autant le ronflement d'un gros tuyau d'orgue la laissera dans l'ignorance.
Sachant cela, on peut en conclure qu'à la différence des enceintes, un caisson de basses peut être placé à peu-près n'importe où (ce qui est vrai). Mais dans les faits, l'acoustique du local d'écoute réagira très différement selon cet emplacement et là aussi avant de corriger le caisson, il faut faire des essais.
La méthode la plus simple pour y parvenir rapidement est la suivante :
Placez votre caisson à l'emplacement de votre position d'écoute puis lancez une bande son avec des basses (ou mieux : une musique avec une ligne de guitare basse). Déplacez-vous à plusieurs endroits de la pièce : vous allez vous rendre compte qu'à certains endroits les fréquences basses diminuent, alors qu'à d'autres elles augmentent. Le placement idéal de votre caisson est à l'endroit où les basses sont les plus soutenues (et si ce n'est pas possible parce qu'à cet endroit il y a le guéridon de Mémé qu'on aimait tant...
), placez le caisson sur le point suivant où les basses s'exprimaient "presque" aussi bien. Facile ; non ?
Enfin @ Kevin : Oui 2 claviers : Un KURZWEIL PC3-K6 (61 touches), avec l'extension KORE-64, et un KORG Nautilus (73 touches).
La mixette est une Yamaha MG10XU, et les Mikes : Audio Technica AT-2020 (à condensateur), et un SENNHEISER 835S (que j'ai pris pour brancher sur le KORG et utiliser la fonction VOCODER, mais je n'arrive pas à la faire fonctionner...
La chèvre...
).
Les bestioles :
[spoiler]
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