claude 39 a écrit:
Raconte, Frère Bird, raconte ....
Putain ! Il faisait froid, lors de la retraite de Russie. Les chevaux crevaient, les hommes crevaient et le froid, lui, il ne cessait de péter la forme. Nous, on avait les pieds qui gelaient dans les bottes. Enfin pour ceux qui avaient la chance d'avoir des bottes. On ne comprenait plus bien ce que l'on faisait là, on commençait même à douter de l'Empereur, pour tout vous dire. On avait froid, on mourrait de froid. Certains étaient atteints de la gangrène et on devait les amputer d'un bras, d'une jambe, d'un nez, comme ça, en plein champ, sans anesthésie que l'on ne connaissait pas encore bien. On estime à environ 40000 ceux des nôtres qui sont morts au champ d'honneur, au chant du déshonneur, lors de cette retraite. Une paille.
C'est la Bérézina, du nom du fleuve qu'il fallait traverser, dont j'ai le plus cuisant souvenir. Il fallait le traverser, ce fleuve ! On a commencé à chercher à construire un pont de fortune tandis que les armées du Tsar arrivaient. On a fait comme on a pu, avec les moyens du bord. Fatalement, le pont s'est effondré sous nous lorsque nous avons tenté de le traverser. C'était couru d'avance. Je l'avais prévu. Je l'avais bien dit.
J'ai eu plein de potes qui y ont laissé leur vie lors de cette putain de retraite de Russie. Ah ! S'il avait fait beau ! Ah ! Si nous avions eu des Renault à quatre roues motrices à cette époque ! Des beaux PCR, surtout. Une armada de PCR rutilants et vrombissants ! Sûr que les Cosaques n'en auraient pas mené large et qu'ils se seraient gardés de trop nous approcher. Sûr et certain.
Enfin bon, en tant que rescapé de cette retraite de Russie et de possesseur d'un beau PCR, je peux vous dire que la retraite de Russie, ben c'était quelque chose et que le père Hugo, on voit bien qu'il n'y était pas.
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Père spirituel du concept de PCR
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