Ton dernier paragraphe est tellement criant de vérité, que rien que le soutenir me fait déjà entrevoir la suite...
C'est marrant de lire toute ta prose (toujours fort bien écrite, que l'on soit d'accord ou pas avec elle) aujourd'hui : j'en parlais pas plus tard que ce matin en regardant la TV (qui pour le coup, là c'est sûr : rend con
).
Le reportage traitait du renouveau de la marque Fusalp, avec des images d'époque juxtaposées à d'autres plus actuelles.
sur les images en noir est blanc, tout le monde sur les pistes skiait avec un bonnet à pompon
Sur les images en couleur, la majorité skie avec un casque (et pas que les enfants de 4 ans)
C'est un peu comme l'explosion du nombre d'allergies alimentaires (cacahuètes, lactose, gluten, et j'en passe...), qui touchent les gosses, mais aussi de plus en plus de monde.
Mais c'est comme ça sur plein de sujets
L'information par exemple (pour rester "correct" et ne pas parler de désinformation, mais plutôt d'absence d'information ou d'omission de faits), ne nous protège pas ; bien au contraire. L'ignorance nous dessert : elle n'a que pour seule vertu de nous épargner le sentiment de peur immédiate ou de crainte envers le futur.
En aucun cas elle ne nous prépare à affronter la réalité puisque par définition l'ignorer permet de conserver une certaine sérénité en remettant au lendemain, voire en transférant à d'autres la prise en mains de solutions correctives. Cette ignorance quand on a le pouvoir de l'entretenir, est là aussi bien pratique pour faire gober ce que l'on souhaite plutôt facilement ; voire pire : avec un certain plébiscite...
En fait, plus on se protège et plus on se ramollit, plus on s'affaiblit et moins on est prêt à résister (et puis à quoi bon ? nous protéger ? mais de quoi ? tout va bien, aucune raison de s'inquiéter). Cet ensemble de protections (souvent jugées comme faisant partie d'un progrès forcément bénéfique et sûrement indispensable), contribue au delà de la baisse des défenses immunitaires, à une soumission qui ne porte pas son nom.
De là en conclure qu'à force d'être protégés de tout, on est protégés de rien, il n'y a qu'un pas...
C'est un peu le Darwinisme à l'envers (A l'opposé du Darwinisme social (ou plus précisément du "Spencerisme"),qui lui est très dangereux). Cela-dit un effondrement des nations risquerait de nous y conduire, via la mise en place d'une seule et unique loi en face de laquelle nous ne serons pas tous égaux : celle de la jungle...).