Concernant Brennilis, cela fait 37 ans que la centrale est arrêtée, et des décennies que le démantèlement a commencé (pour des coûts qui ne cessent de grimper sans visibilité, alors qu'on est à l'aube de la déconstruction du réacteur). C'est sûr qu'on ne verra pas la fin du démontage de Fessenheim de notre vivant.
Un des problèmes d'avenir, sera de savoir maintenir le niveau de compétences et l'enrichissement (si j'ose dire), de la courbe d'expérience de l'ensemble des acteurs Français de la filière nucléaire. Malheureusement, le dispositif ARENH est en train de conduire ERDF vers le dépôt de bilan et par conséquent vers là aussi un démantèlement, qui sera bien plus rapide que celui des centrales.
Les premiers effets prégnants de ces accords foireux, nous les ressentirons cet hiver à travers une impossibilité de produire assez d'électricité, du fait du nombre de réacteurs actuellement à l'arrêt (29 sur 56). Ces arrêts faisant suite à des opérations de maintenance programmée et/ou des découvertes de vieilissement prématuré des installations, n'ont à la base pas de lien direct avec la loi NOME (de laquelle découle le dispositif ARENH). Mais c'est bien en revanche de la situation financière d'ERDF, très fragile depuis plusieurs années, que surviennent des délais de maintenance rallongés, ainsi que de drastiques limitations d'investissement.
Alors que nous étions exédentaires sur la production d'électricité (que nous vendions entre autres à l'Allemagne), il va nous falloir désormais en importer en grande quantité (tout en continuant à en vendre à perte à la concurrence dans le cadre de l'ARENH). La fermeture de Fessenheim sur décision politique, n'est qu'un élément annexe dont l'impact sur la production n'est pas (et de loin), le catalyseur qui révèle ce désastre économico-industriel. Les conséquences à moyen/long-terme, outre celles touchant la balance des exportations, sont très loin d'êtres neutres s'agissant de la conservation de notre savoir-faire dans le domaine du nucléaire...
Les sanctions imposées à la Russie, mais surtout les conséquences qu'elles entraînent en cascade sur les peuples Européens vont vite nous faire prendre prendre conscience de la fragilité d'une europe technocratique, dont les pays qui la composent sont majoritairement dépourvus de matières premières. Et du coup, c'est la guerre USA-RUSSIE par procuration, qui a accéléré la mise à jour de nos faiblesses. Faiblesses dont on peut imaginer que les faucons de Washington se frottent les mains, pendant que Poutine nous vend du pétrole en Roubles à travers l'Inde, tout en réduisant ses exportations de gaz vers son 1er client (UNIPER), sur le motif conservatoire que l'approvisionnement en pièces détachées pour la maintenance des unités de liquéfaction (fabriquées au Canada par SIEMENS), n'est plus assuré à cause de l'embargo...
Bref, que cela ne nous éxonère pas de commencer à nous tricoter des pulls et des écharpes, pour le cas où le réchauffement climatique ne soit pas d'actualité cet hiver. Le côté positif étant que nous avons jusqu'à 2035 pour faire plancher les bureaux d'études sur les solutions alternatives qui permettront à tous ceux qui n'auront pas les moyens de rouler en voiture de luxe (non concernées par le 100% électrique), de se passer de moteurs thermiques.
Et puis il y a un autre avantage : curieusement on entend plus couiner les verts, malgré les remises en route des centrales thermiques ici ou là en Europe, ni à l'encontre des importations de gaz issu de la fracturation hydraulique et livré par bateaux depuis les USA, ni non plus en prévision de l'accroissement de la consommation de lignite chez nos voisins d'outre-Rhin (dont on sera bien contents d'acheter l'électricité à prix d'or, à défaut de pouvoir se chauffer à l'huile de tournesol, ou se réchauffer avec des cataplasmes à la moutarde, à cause de la pénurie organisée (pour l'instant on vit sur les stocks de 2021, donc non impactés par la guerre en Ukraine : les moissons débutent seulement pour le blé... Vous avez dit spéculation ?
) ).
Photos prises la semaine dernière à Roussillon (Isère), chez Intermarché :
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